Voilà une zone floue que je ne comprends pas encore parfaitement ! On peut devenir influenceur sans écrire, sans produire, sans analyser, sans prendre position, mais uniquement grâce à une grosse communauté, gagnée en partageant le contenu des autres. Mais ce n’est pas tout !
T’inquiètes, je t’expliquerai !
L’influenceur qualifié à tort ! mais à qui la faute ?
Si on parle parfois de curateur chez les influenceurs, comme j’ai pu le lire chez certains confrères dont j’apprécie l’approche, il ne faut pas oublier qu’ils ne sont pas les seuls. Si on gratte un peu, l’influence est née chez certaines personnes avec une belle dose d’opportunisme. Rien à dire sur ce point, mais s’il existe un public pour regarder des gens faire les clowns devant une caméra et être qualifié d’influenceur, je trouve ça moyen en terme d’influence !
Là je parle volontiers d’opportunisme, au moment où YouTube devenait un terrain de jeu favorable pour de nombreux internautes en quête de visibilité et de popularité. On peut rattacher ce phénomène à tous les réseaux sociaux et les blogs.
Par contre si aujourd’hui une personne arrive à gagner de l’influence avec une belle histoire, de belles idées et de la créativité, je lui tirerai mon chapeau au milieu d’une influence bien installée.
Face à ce constat je soulève cette phrase qui dit : « Un objet n’a de valeur, que celle qu’on veut bien lui donner » et donc avec l’influence : « L’influence n’a de valeur que celle que les internautes veulent bien donner à telle ou telle personne »
Un acteur, un artiste, un sportif de haut niveau, n’a de l’influence que s’il y a une audience, un public et/ou des fans. Sans eux, aucune influence ne pourrait s’exercer ! Elle a donc bien sa source chez les individus et ce qu’ils attribuent à une tierce personne.
Être influenceur sur internet… là où le clavier est un abri ?
On ne les voit pas ou parfois très peu, le clavier et le smartphone sont leurs outils de prédilection et le partage au kilomètre leur raison d’être. Stéphane Briot a beau dire que l’influence c’est de l’influence (d’un point de vue définition, ok) mais le bleu c’est du bleu quand bien même il y a du bleu clair, du bleu foncé, du bleu indigo, du bleu ciel etc… Il faut pouvoir expliquer les choses dans un contexte, et justement les nuancer.
Et si on va plus loin on peut ajouter que la dictature c’est de l’influence au même titre qu’un Norman qui fait rire sa communauté derrière une caméra. Avouons qu’il y a un gap énorme entre les deux ! Je veux bien qu’on ne découpe pas l’influence, mais expliquez-moi ces extrêmes sans la soulever, afin de mesurer son impact.
Et que dire d’internet alors ?
On attribue de l’influence que l’on est incapable de mesurer, à certaines personnes, si ce n’est par le nombre de partages qu’elles suscitent auprès de leur audience… et c’est à peu près tout !!!
Là ce sont les curateurs, les rédacteurs très occasionnels qui gagnent une influence menant nulle part dans la majeure partie des cas, car comment en tirer un « profit » qui permettrait à untel ou untel d’avoir à manger dans l’assiette. Je le ramène ici à un élément primaire, même si faire de l’influence un business, est un terrain glissant pour beaucoup.
Ils acceptent d’être des ambassadeurs sans revenus, des têtes d’affiche du top 10 de l’influence sans business ni modèle économique derrière lesquels positionner une expertise, un fondement, une légitimité. En somme un travail ou une passion qui permettrait de reconnaître une réelle influence, ou au moins de la rattacher à quelque chose.
C’est de l’influence artificielle, allez j’invente un nouveau mot ! après l’intelligence artificielle, l’influence artificielle. Après je peux aussi me tromper, et j’invite alors les intéressés ou d’autres à redresser la barre.
La mesure de l’influence
Comme je le disais plus haut, la mesure de l’influence n’est parfois liée qu’à la capacité à partager et à être relayé sur les réseaux sociaux, mais avec une grosse communauté qui suivra ces « influenceurs » Et pourtant ! ils n’ont pas de supports où ils expriment une position, une analyse, un point de vue ou encore de manière plus simple une présentation de leur rôle (exit Linkedin)
La mesure de l’influence est donc inexistante si elle ne relève pas d’un ensemble de critères, où il serait question de valeurs, et d’expertise reconnue et mise en pratique. Certaines personnes ayant des positions fortes dans le business et chamboulant même des modèles économiques, ne sont même pas appelées influenceurs, bien que l’influence serait plutôt légitime chez eux.
Elon Musk en révolutionnant un univers où il met de la conviction jusqu’à la mettre en forme, draine une influence jusqu’à être un modèle à suivre pour certains. Même si on ne partage pas tout ce qu’il dit, il agit et met en pratique, révolutionne et inquiète, il bouscule des fondements et des règles. On échange, donne des avis, et il y a un réel engagement et une invitation au débat lorsqu’il émet un avis ou un point de vue sur un sujet.
Voilà quelqu’un qui pour moi a une influence légitime, et il est fort possible qu’il n’en ai rien à faire, pourvu qu’il concrétise ses idées et ses rêves.
Sur internet, quand un « influenceur » est cité dans un top, nous sommes des centaines à le savoir au travers des « nombreux » partages qui en découlent, et je suis aussi tombé dedans. Comme Stéphane Briot le soulève à juste titre, on y voit du copinage, de l’intérêt et j’ajouterai même du recopiage pour ne pas paraître trop « out » vis à vis des confrères.
Note : J’ai dû moi-même faire une liste il y a des années, sans même parler d’influence mais de gens à suivre dans le social media. Je pourrais le refaire sans y injecter l’influence, et uniquement pour donner une direction à des nouveaux arrivants sur un secteur.
Donc au final, où est la légitimité, la concrétisation, la satisfaction d’une éventuelle expertise reconnue et suivie ! ou encore plus simple, le fruit d’une passion qui impose ses règles non pas comme un dictat, mais comme un fait qui s’avère au moins fondé et nouveau.
Personnellement j’en suis à des kilomètres même si depuis quelques années je défend le community management de terrain qui est mon expertise et qui est fondée sur la rencontre de sa communauté.
Où serait mon plaisir ? D’être reconnu comme un précurseur ou un influenceur sur ce créneau ? Je n’ai pourtant rien inventé ! Mais si d’autres y voient un intérêt et que ça développe une meilleure relation client, un business plus rentable, un moyen de se rapprocher les uns les autres…. ça m’ira très bien !
Et moi, qui suis-je ?
Un passionné qui a fait et qui continue à faire des erreurs, à apprendre, quelqu’un qui n’a jamais employé le mot expert dans ses présentations. Dans tout ça je ne me considère pas comme un influenceur, car ce que j’aime avant tout, c’est rencontrer les gens et me nourrir des idées et de la richesse qu’ils m’apportent.
Si en essayant de bien faire les choses une influence se dégage de mon support et non de moi, alors je peux en tirer profit « intelligemment » et dans le but de manger et me faire plaisir comme tout le monde (enfin je suppose). Je ne veux pas ici qu’on pense que je suis vénal, car je garde une authenticité et la passion au centre.
Je refuse énormément d’offres qui ne s’inscrivent pas dans ma ligne et ma façon d’être, même si ça m’arrive de ne pas être suffisamment objectif par manque de temps.
Pourtant en comparaison d’autres supports sur des partenariat similaires, je ne suis pas avare en contenu et j’en produit même plus qu’il n’en faut pour donner le maximum d’infos et être pertinent.
J’ai monté le Journal du community manager dans le cadre d’un projet d’étude, et voyant le travail que ça avait représenté, je me suis dis que j’allais l’amener plus loin pour y parler du milieu qui me passionne. Tout ceci sans que je sois un ninja des réseaux sociaux ou un expert connaissant sur le bout des ongles chaque parcelle du social media, non !
Pour ça je continue d’apprendre et avec les nombreuses mises à jour ci et là, jamais je ne pourrais réellement prétendre être un expert en quoi que ce soit au travers d’un milieu qui mute sans cesse.
Isoler l’influenceur !
Une personne isolée n’a en l’occurrence aucune influence à exercer sur qui que ce soit, et perd donc ses moyens sans un public et une audience. Il y a donc un point intéressant à analyser ici, le comportement de l’individu qui rejoindra à un moment la starification de l’influenceur.
Ce qui signifie que l’influenceur doit entretenir ici son influence s’il ne veut pas la perdre. Un sujet glissant dans lequel il est facile de se mettre en avant et de créer en plus de l’influence une starification qui vise à créer de la distance avec son audience… hors l’influence à une dose d’humain que je ne saurais lui soustraire.
Tant de choses à dire sur l’influence, sa mesure, qui sont réellement les influenceurs d’un point de vue humain… et si c’était des personnes humbles, accessibles et qui avant d’être reconnue mesureraient la faiblesse et la fragilité d’un univers qui sans cesse évolue.
Influenceur aujourd’hui, et monsieur tout le monde demain !
La cible de l’influenceur et des marques : le consommateur
En voilà un qu’on oublie facilement au milieu de l’influence : le consommateur. C’est tout de même lui qui possède le pouvoir de faire qu’un influenceur en est un, et encore plus ! c’est lui qui a le porte-monnaie pour acheter sur les bons conseils de l’influenceur.
Si on analyse le rapport, il a tout intérêt à être authentique et vrai dans son discours, sous peine de retomber dans le rapport de force : commercial / client et devenir ainsi le véhicule d’un discours commercial creux et sans intérêt.
L’influence est devenue un levier qui sert uniquement les marques pour leur communication… au détriment du consommateur et de l’authenticité de l’influenceur
Avec tout ça on soulèvera 2 mots : Authenticité et humain ! des mots qui devraient coller à la peau de l’influenceur !
C’est à mon sens un travail et une remise en question perpétuelle quand on souhaite bien faire et être proche de sa communauté.
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